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GERARD GARTNER


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BIO

Traverser l’énigme du monde...

Battre les cartes du destin

Gérard Gartner est un homme comme il y en a peu parce qu’il y a peu d’hommes qui ont véritablement su, non pas faire de leur vie un destin, mais faire de leur destin une vie.

Le destin, c’est un arcane, une carte, bonne ou mauvaise, que l’on reçoit au berceau et sur laquelle est écrit ce qui nous lie aux autres.

La vie, une vie, «sa» vie, c’est la partie que l’on joue avec cette carte en la mêlant avec les autres, dans le grand jeu de la vie.

Des cartes, Gérard Gartner en a eu entre les mains, comme chacun sans doute, mais au lieu de les reposer sur le bord de la table, pour ne jouer qu’avec la sienne, il les a toutes prises, les unes après les autres, pour jouer à chaque fois une nouvelle partie, sans jamais craindre d’avoir à recommencer tout à zéro.

S’il a su si bien saisir les cartes de sa vie, c’est qu’il avait des mains, des mains vivantes, des mains puissantes, des mains curieuses, des mains d’homme.

Il les a serrées si fort qu’elles sont devenues des poings et à la force de ses poings, il est devenu champion de France de boxe. Puis il les a ouvertes et les a posées sur un guidon. Le vélo était muni d’amortisseurs entre autres nouveautés, et lui prêt à partir à l’assaut des sentiers les plus ardus. Une nouvelle fois, il était là où la vie prend un avantage sur le temps. Déjà il savait qu’une vie est une et que c’est pour cela qu’on peut en vivre plusieurs.

Sculpter l’oubli

Curieuses, ses mains ont été attirées par les matériaux nouveaux, ceux que le monde rejette sur le côté des routes dans sa course effrénée au neuf, au brillant au factice. En homme du voyage, il a su que là se trouvait l’avenir, le véritable avenir, dans ces choses qu’on rejette, qu’on oublie et qui sont la véritable mémoire du monde. Qu’importe le marbre et le bronze à qui sait que la vie gît dans l’oubli.

 

Gérard Gartner une fois de plus a laissé parler ses mains et elles se sont mises à sculpter.
Et ce fut le plastique qu’elles choisirent. Contredisant l’avenir que l’on dit radieux et le passé que l‘on dit hanté par les ombres, elles ont su montrer que le présent est sombre et l’avenir vide de sens si l’on ne sait pas ramasser ce qui gît sur le bord du chemin, rejeté par les hommes vaniteux.

Les mains de Gérard Gartner sont des mains voyageuses, car elles savent emprunter les chemins de traverse pour y dessiner le chemin de la vie. Ses œuvres, par la force de ses mains, se sont élancées du fond de l’immensité du mépris des hommes pour ce qu’ils ont produit, du lointain de cette infinie décharge qu’est devenue la terre, pour modeler à même l’oubli, des formes à venir aux couleurs de l’espoir. Mais pour faire fondre l’oubli, il fallait user du feu qui seul purifie tout. Et ses mains ont su se purifier pour toujours à ce feu-là.

Tresser la vie

Légères, habitées des souvenirs dont personne ne veut se charger, elles ont su se frayer un chemin vers la mémoire, la mémoire de ceux à qui l’on n’accorde guère le droit d’en avoir, la mémoire des gens du voyage.

La mémoire des hommes, c’est la langue, leur langue, mais la mémoire des hommes, ce sont aussi des hommes, ceux qui écrivent, ceux qui transmettent, au-delà des formes et des sons, le cheminement secret des idées et du sens.

Matéo Maximoff était un de ceux-là. Les mains de Gérard Gartner le savent qui ont désormais choisi de prendre la plume pour prolonger sa mémoire et forger une oeuvre nouvelle. Ainsi, désormais, il écrit en tressant la couronne de laurier de l’hommage avec le fil fragile de l’espérance et l’arcane du destin avec la puissance de la vie, de « sa » vie.

Jean Louis POITEVIN

Avril 2007

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